Ca fait longtemps qu’on part du Pic vers le nord pour trouver le graal : Grenoble, Briançon, ou plus loin pour les meilleurs (GuiGui…) ; des aventuriers sont aussi partis vers l’est avec de beaux cross, Frejus, Fayence… et qu’est ce que ca donnerait si on changeait un peu et si on partait vers le sud ?
Ca faisait aussi trop longtemps que je n’avais pas décollé du pic (l’année dernière Juillet en Bi-place avec ma fille, posés au lac…) à cause de mes abeilles qui me prennent beaucoup de temps. Bon, hier, basta, je décide de faire le cut de ma saison apicole et je sonne le clairon de la reprise.. ma diamir 2 allait finir cramoisie et toute chiffonnée dans son sac… Un petit tour sur Meteo-parapente… Mortecouille! c’est pas top au déco, c’est pas top vers le lac (brises fortes ouest en milieu d’aprem et surdéveloppements possibles), c’est pas bon bon plus après Lure (nord trop soutenu), alors foutu pour foutu, pourquoi pas tenter autre chose ?
Et pourquoi pas, avec ce petit nord-ouest en couche moyenne, tenter un petit braquage ? Alors bien sur il y a les zones aériennes…Bon…je ne publierai pas ma trace. Mais ça s’étudie… et sur le papier (enfin, sur l’écran…) ça semble jouable au moins jusque sur la Sainte Baume, et après… ça dépendra de la brise…?
Je prépare mon matos à l’arrache, je rejoints le cimetière de Pourrières pour le RV de 10h30 et là, Mortecouille2, plus personne. Bon… le stop est assez malaisé à cette heure à cet endroit, mais je tente le coup, et là qui déboule ? Laurent Gauvin alias -the king of la sainte- qui me propose un lift. Génial, on va passer un bon moment ensemble et surtout, on montera moins vite là haut vu le poids du matos; je lui fait part de mes plans, on reste dubitatifs, c’est vrai que ça a été peu tenté et jamais réussi… et là, qui voilà à puits de Rians ? Sieur Gael Petillot, tout fretillant, en voilà une belle brochette…
Arrivés en haut, il y a du monde, on dit bonjour aux valeureux copains toujours là et tout surpris de me voir encore vivant, Loic me refile un peu d’eau car je suis à sec et on mate les premiers départs coté sud…pas très jolis, des fermetures en sortie de déco, pas étonnant avec ce vent de nord ouest, c’est pas coté sud que ça se passe…et donc on tente le coté nord dans la combe orientée ouest. Gael part, propre comme d’habitude, et monte, comme d’habitude…. Go Go Go j’enchaine, ca ne sert à rien de trainer, de toute façon il n’y a rien a perdre, et ca marche! Un bon appui thermodynamique cote nord, puis des thermiques étroits au dessus de la crête avec un léger décalage et en 5 minutes on se retrouve à 1600 m bien décalés…coté sud… Bon le RASP était irréprochable, quoique un peu en retard…
Départ 1900 m face déco puis 2200 au dessus des panneaux côté sud de la Sainte. Arrivée pile en face des crêtes du mont Aurelien avec une transition à 50-55 km/h mais aussi -2 a -3 m/s
Je commence a serrer les fesses car y a beaucoup de foret et peu de champs et ça décale un max vers l’est avec le venturi, mais je récupère 2 gros thermiques face nord Aurelien bien penchés avec toujours de l’ouest; il faut bien serrer pour pas se faire éjecter et rechercher pour revenir dedans. Je reprends du gaz puis un énorme thermique +5m/s a la sortie sud de St max. Plaf max 2600 a cet endroit !
Ensuite, transition en 1 coup sur crête de Mazaugues avec météo faiblissant… Pas retrouvé grand chose après. Je me fait contrer comme un bleu sur le plateau derrière le déco de Signes par la brise en basse couche. Ça s’est joué a un poil de couille….
A cet endroit en 2 km je passe de 40 km/h à 15 km/h puis zero …. Normal, à Signes les bi avaient du mal à avancer détrimés….
Je pense que si je transite plus tôt un peu sur la droite-par l’ouest via le col de signes- ça passe comme dans du beurre car il y a un appui sur le relief. Mais j’avais pas ma radio pour chopper la balise de Signes et comme je n’ai eu en visu le déco que tardivement-manque de repères- je n’étais plus assez haut pour corriger le cap…
Je pose dans le champ de la ferme située juste derrière le déco, je suis très bien reçu par une gentille dame très compréhensive, qui me donne une bouteille d’eau et le chemin pour aller au déco de Signes. 10 minutes de DFCI, une clope, 10 minutes pour sécher et voila ti pas que les biplaceurs déboulent en navette. Olivier (Envol) me propose généreusement de redescendre en navette, et vu les rafales de 30 km/h au déco je ne me fais pas prier, je ne suis pas venu jusque là pour me faire déboiter. Merci pour leur accueil et la petite bière j’ai passé une après-midi de rêve envol, qui se finit au top puisque je me fait ramener en voiture par Benjamin de Pourrieres (merci…)
Que dire de plus ?
– ça valait (vraiment) le coup d’attendre 12 mois pour redécoller du pic et vivre des moments comme ça, avec plein de nouveaux paysages
– ça m’a fait super plaisir de recroiser les potos et mis en bonne conditions mentales
– cette journée était atypique par sa configuration méteo et ça valait le coup de tenter cette option improbable… rincé mais heureux!